lundi 24 août 2009

Les FABLES de LA ( femme ) FONTAINE


LE POLITICIEN et le CONSEILLER

( vers libres )


Après avoir paradé tout l'été
Et trempé dans maintes magouilles
Le politicien hébété
Se retrouve à contempler ses couilles

Quoi , gémit-il , déjà les élections
Que le temps passe vite quand le pouvoir excite !
Comment faire oublier à tous ces tristes cons
Qu'on les a enculés de traîtresse façon ?

Ha ! mes démagogies , mes promesses de paille
Ne me prédisent rien qui vaille
Je crains de me trouver bien seul à ce scrutin
A dépouiller , marri , de maigres bulletins !

Tout penaud notre élu à destinée publique
Se rend chez son voisin , conseiller politique
Il lui expose ses tourments :
Comment amener à voter tous ces glands

L'oracle lourdement secoua les épaules
Émit un rot gracieux , sortit vider sa gaule
Puis relevant la tête , pervers et suffisant
Poussa d'un air ravi ce propos édifiant :

'' Parlez fort , mon ami , osez hausser le ton
Promettez tout plaisir et flattez le fripon,
Surtout ne parlez pas de travail ni de taxe
Il sera temps , plus tard , de présenter la tasse

Et si l'on vous critique , parlez de trahison
Criez à la cabale , ameutez la nation
Menacez de punir et d'ester en justice
Il en reste toujours à croire en ces malices "

Et il en fut ainsi
Nous vîmes discourir les mêmes abrutis
Parlez de tout , de rien , promettre à tout vent
Pour se voir réélire les mêmes sacripants !

moralité :

Ceci était une ode à la bêtise humaine
Ôtez de votre esprit tout relent cartésien
Ceci était une ode à la nature humaine
Et je salue bien bas des milliers de crétins !

mais de qui se moque t'on ?